Nos enfants sont au cœur de nos préoccupations et chacun de nous cherche à les nourrir correctement. Mais ce que nos pères ont fait pour nous dans le passé ne suffit plus pour nos enfants. Comme beaucoup le disent, « les temps ont changé », et les besoins de nos enfants ont changé.

Pour élever leurs enfants, les parents doivent apprendre les principes de l’éducation positive : non seulement suivre le bon sens et l’intuition, mais aussi essayer de la mettre en pratique.

 

 

 

L’éducation bienveillante, qu’est-ce que c’est ?

L’éducation positive vise à encourager l’enfant plutôt qu’à le punir. À lui apprendre à aimer les règles plutôt qu’à les lui imposer par la peur ou la force. Ni laxiste, ni autoritaire, l’éducation positive est le juste milieu. Elle s’appuie sur des découvertes en neurosciences et sur les lois naturelles de l’apprentissage.

Le concept de parentalité positive est en plein essor et le nombre d’ouvrages sur le sujet ne cesse d’augmenter chaque année. Malgré tout, cette notion est encore mal comprise et l’on se perd facilement dans l’ensemble des termes et méthodes développées autour de cette thématique (Discipline positive, Faber et Mazlish, Parentalité…).

Nous allons expliquer simplement et clairement ce que l’on entend par parentalité ou éducation positive en répondant à des questions essentielles sur l’origine, les concepts, les enjeux, les objectifs, et surtout la mise en pratique au quotidien de cette philosophie. Il s’agit, tout d’abord, d’en comprendre l’origine.

L’origine de l’éducation positive

La base fondamentale de la théorie de l’éducation positive, ou parentalité, est le résultat des travaux de deux psychiatres autrichiens, Alfred Adler (1870-1937) et Rudolf Dreikurs (1897-1937), mais également des dernières recherches en matière de neurophysiologie, qui permettent de mieux comprendre ce que ressentent les enfants.

C’est sur cette base que Jane Nielsen a développé ses recherches pour créer une collection sur l’éducation positive qui a inspiré de nombreux parents, éducateurs et enseignants du monde entier, sur l’efficacité dans les relations, l’influence dans la vie, l’autodiscipline, la maîtrise de soi, la compréhension des sentiments personnels, ainsi que le développement de sentiments positifs chez les enfants et les émotions négatives.

L’un des points phares de cette éducation est l’identification des besoins de l’enfant.

Un besoin fondamental, qu’est-ce que c’est ?

Les besoins de l’enfant, comme ceux de tout être humain, sont des besoins qui sont une réelle nécessité humaine. Ils sont indispensables pour parvenir à réaliser le processus de socialisation et d’intégration sociale. C’est le psychologue Abraham Maslow qui a identifié et catégorisé ces besoins dans une pyramide hiérarchique. Ils sont au nombre de cinq :

1. Besoins physiologiques : le besoin humain de survie, tel que la nourriture.

2 – Besoins de sécurité : le besoin de l’homme de se protéger des dangers et des peurs. Il est essentiel qu’il soit dans un milieu stable et rassurant où ses parents (ou ceux qui s’occupent de lui) sont disponibles tant physiquement que psychologiquement. 

3 – Le besoin d’appartenance : le besoin de se sentir appartenir à un groupe, une culture, une communauté, une famille. C’est se sentir aimé, inclus, partager des choses et participer.

4 – Le besoin d’estime de soi : un besoin psychologique et social reflétant également le besoin d’indépendance et de croissance de l’homme.

5 – Le besoin de réalisation de soi : le besoin humain de réaliser son ambition à travers ses réalisations.

Dès lors, le non-respect des besoins de l’enfant se transforme très rapidement en comportement inapproprié, voire en crise de colère.

Notre cerveau nous signale, par le biais de sensations, que l’un de ces besoins fondamentaux n’est pas satisfait. Lorsque notre besoin vital de sommeil n’est pas satisfait, nous ressentons de la fatigue. De la même façon, lorsque notre besoin de sécurité n’est pas satisfait, nous ressentons de la peur.

C’est en général les besoins physiologiques que nous apprenons en premier à identifier. Cependant, chez les tout-petits, même la sensation de faim peut être difficile à relier au besoin et à exprimer. Et, plus on monte dans la pyramide, plus les besoins de l’enfant peuvent être difficiles à identifier si on ne les connaît pas. Il en va de même pour un adulte.

De nombreux avantages

Connaître ces besoins présente de nombreux avantages en matière d’éducation :

1 – Cela aide à comprendre certains comportements des enfants.

2 – Plus les éducateurs sont conscients de ces besoins, plus les enfants sont correctement guidés.

3 – Cela nous aide à connaître les caractéristiques des stades de croissance des enfants et, par conséquent, à prévoir les changements de comportement de ceux-ci.

4 – Cela aide les parents à s’occuper des enfants confortablement, loin des tensions et des convulsions.

5 – Cela incite les parents à développer les compétences et les capacités de leurs enfants plutôt que de les limiter.

6 – Cela aide à découvrir et à développer les talents.

La parentalité positive n’est pas une parentalité permissive ou laxiste : elle donne le cadre et les règles dont l’enfant a besoin de manière à s’épanouir en sécurité et dans le respect des autres.

Le concept de parentalité positive se fonde sur une série de principes fondamentaux.

Les besoins affectifs et psychologiques de l’enfant

Pour devenir un adulte doté d’une personnalité saine et équilibrée, un enfant a besoin que son milieu lui offre les conditions suffisantes à son épanouissement.
Nous allons montrer quelques besoins psychologiques importants chez les enfants.

Le besoin d’amour

Un besoin psychologique, humain, qui assure la sécurité et la sérénité de l’enfant.

L’enfant apprend l’amour à travers les sentiments et la chaleur de la famille qui l’entoure. Le priver d’amour aurait de graves répercussions sur sa personnalité. Si l’enfant reçoit de l’amour de son environnement, il apprendra à aimer. Pour satisfaire ce besoin, les éducateurs doivent suivre les points suivants :

  • Il faut lui exprimer l’amour par expression directe (verbale) ou indirecte (caresses et câlins), et on peut confirmer cet amour par des coutumes et « l’étiquette » pratiquée quotidiennement dans la vie de l’enfant, comme le baiser du matin.
  • Soyez bien à l’écoute de votre enfant : l’écoute de l’enfant est le canal le plus important pour transmettre les liens d’amour entre parents et enfant et pour prendre en compte l’intérêt de l’enfant.
  • Donnez à votre enfant plus d’amour que de cadeaux : le besoin d’amour de l’enfant ne peut être compensé par aucun cadeau.
  • Faites confiance à votre enfant en lui exprimant de l’amour : plus la confiance des parents en leurs enfants sera grande, plus les enfants ressentiront l’amour de leurs parents et s’efforceront ainsi de figurer dans le niveau de confiance qui leur est accordé.

La meilleure preuve que le besoin d’amour est satisfait chez l’enfant est lorsque l’enfant prend le parent ou l’éducateur comme son modèle et son ami intime, s’intéresse à son avis, est heureux de sa présence, joue avec lui, lui parle. Ces comportements montrent que le besoin d’amour de l’enfant a été satisfait.

Le besoin d’estime de soi

C’est un besoin psychologique qui montre également la tendance de l’enfant à l’indépendance, la confiance en soi et le sens de ses propres capacités. Ce besoin commence à apparaître à partir de la deuxième année. S’il n’est pas satisfait, l’enfant peut avoir recours à de nombreux comportements gênants : l’enfant peut avoir recours à la privation de nourriture si cela inquiète les parents et suscite leur intérêt ; il peut crier pour attirer l’attention, déranger les invités à la maison ou à l’extérieur, ou dire des mensonges…

Pour nous débarrasser de ces comportements, nous devons nous attaquer à leur cause. Il ne faut pas faire de l’enfant un centre d’attention au sein de la famille, cela fera surgir de l’excès et de l’égoïsme.

Les parents ne devraient pas demander à l’enfant plus que ce dont il est capable, car cela risquerait de le blesser et il pourrait avoir des sentiments de déception, de frustration et de manque de confiance en soi.

Répondre au besoin d’estime de l’enfant nous aide à nous débarrasser de tous ces mauvais comportements. Pour satisfaire le besoin d’estime de soi, il faut :

  • Donner à l’enfant un moment privilégié : dialoguez, discutez, asseyez-vous avec lui et écoutez-le.
  • Connaître votre propre valeur : lorsque vous vous respectez et connaissez votre valeur, vous pouvez transmettre cette considération à votre enfant.
  • Donner de la liberté à l’enfant : en lui permettant d’agir librement dans un certain cadre, vous lui donnez le sentiment d’être important et il prend conscience de l’importance de ses capacités.
  • Laisser son enfant choisir : la liberté de choix lui montre son importance, lui donne de la considération et lui confère sens de la responsabilité.
  • Respecter son opinion : lorsque vous écoutez son opinion et que vous évitez de vous moquer de lui, il se sent important.
  • Attribuer des responsabilités à votre enfant : l’enfant se sent important lorsqu’ il sent que sa famille a besoin de lui.
  • Encourager son enfant : quand il effectue un certain travail, cela prouve son efficacité et lui donne un sentiment de sécurité.
  • Être fier de son enfant devant les gens : ne dites que du bien de votre enfant, présentez-le aux gens et félicitez-le, cela prouve le sens de la considération.

Le besoin de sérénité

Ce besoin psychologique est humain : sans sérénité, la vie humaine n’est pas une vie. Il s’agit d’un élément important pour la vie des enfants ; l’absence de sérénité est un indicateur dangereux qui peut être causé par plusieurs éléments : différends et conflits entre parents, absence de limites, de règles et de contrôles, absence ou démission des parents, absence de sentiments humains, inquiétude des parents…

Pour atteindre la sérénité, il existe plusieurs méthodes éducatives et outils à suivre par les parents :

  • L’utilisation de la clémence : ce comportement donne à l’enfant confiance et réconfort.
  • Éviter la sévérité : elle cause à l’enfant différents troubles du comportement.
  • Chercher des moyens d’introduire de la joie et du plaisir dans le cœur de l’enfant. Ces moyens étant la véritable expression de l’amour pour l’enfant, ils peuvent être symboliques, comme des bisous et des câlins, faire attention et prendre soin de lui de façon continue, ou matériels : acheter des cadeaux.
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  • Supprimer toutes les préoccupations de l’enfant envers les parents : pour cela, il faut s’approcher de l’enfant et l’écouter.

Les étapes pour renforcer la confiance en soi sont centrées sur sept facteurs permettant d’atteindre la sérénit:

1-La sérénité entre le père et la mère

2-L’amour des parents envers leurs enfants.

3- Les réunions de famille.

4– Les règles et règlements.

5 – La clarté et la stabilité des paramètres d’éducation.

6 – La friction et le toucher.

7 – Le développement du sentiment d’appartenance.

La nécessité de faire des éloges à l’enfant

Les éloges construisent, en fournissant un commentaire positif sur un aspect particulier de l’enfant. Le besoin d’éloge de l’enfant découle du besoin d’appréciation. L’éloge joue un grand rôle dans le sens de la fierté et de la motivation pour le travail et l’accomplissement. Directement ou indirectement, et pour utiliser le compliment de manière positive, il convient de souligner les étapes suivantes :

  • Concentrez l’éloge sur la réalisation, et non sur l’enfant.
  • Faites des éloges sur les tentatives, même s’il ne s’agit pas d’un exploit.
  • Faites des éloges si vous êtes convaincu, et non par courtoisie.
  • Encouragez dans les situations ad hoc.
  • Soyez prêt pour les éloges et ne tardez pas : la réussite est améliorée si l’éloge vient au bon moment.

La nécessité d’accepter l’enfant

Le sentiment d’être accepté est un besoin psychologique de l’enfant. Sa satisfaction conduit au développement des qualités positives de l’enfant et à l’exclusion de nombreux comportements négatifs.

Les parents doivent accepter leur enfant pour un certain nombre de raisons : la première est qu’il est leur enfant et qu’il est un jeune enfant, et que tout être humain doit être respecté et respecté dans sa dignité.

Le sens de l’acceptation de l’enfant contribue également à le préparer à s’engager dans une vie humaine et sociale basée sur l’importance de l’acceptation.

Caractéristiques de l’éducateur

Les enfants sont le reflet de leurs parents

Avant de commencer à évoquer les stratégies qui mènent à l’éducation bienveillante, il faut parler de l’éducateur lui-même. Le comportement des enfants est le reflet du comportement des parents et de leurs actions : un père nerveux affectera inévitablement ses enfants ; l’un deviendra nerveux et l’autre sera envahi par la peur. Une mère qui ment verra son enfant devenir menteur, du moins il ne valorisera pas la valeur de l’honnêteté, qui ne sera pas ancrée dans son esprit. Nous devons donc faire attention à notre comportement en raison de son impact sur le comportement de nos enfants.

Parmi les qualités que le parent doit avoir :

Première exigence : la science

Deuxième exigence : la responsabilité

Troisième exigence : la puissance

Quatrième exigence : la justice

Cinquième exigence : la prudence

Sixième exigence : la fermeté

Septième exigence : la vertu

Huitième exigence : la sincérité

Neuvième condition : la sagesse

Stratégies d’éducation positive

Pour que l’éducation de l’enfant soit bienveillante, il faut s’appuyer sur des stratégies éducatives fondées sur des règles positives, notamment :

  •   Stratégie de résolution des problèmes : Cette stratégie implique de se concentrer sur la résolution des problèmes plutôt que sur l’enfant concerné par le comportement en cause.
  • Lorsque vous pratiquerez cette stratégie avec vos enfants, vous bénéficierez de nombreux avantages, notamment en aidant les enfants.
  • Il s’agit de se débarrasser des comportements négatifs et de vous aider en tant que père à être une bonne personne et à créer des relations
  • stratégie de la concentration sur les solutions :Concentrez-vous sur les solutions  : abordez un problème avec une mentalité visant à rechercher des solutions.
  • Ainsi, on peut renforcer l’interdépendance des relations familiales, ce qui est une méthode utile notamment avec les adultes.
  •   Stratégie consistant à ne parler que de ses propres sentiments: vous pouvez mettre en évidence vos sentiments liés au comportement de votre enfant.
  • Il faut le faire positivement (par exemple : « J’ai tellement souffert et je vois ton comportement de telle façon. »)
  • Exprimez vos sentiments à votre enfant vis-à-vis de son mauvais comportement sans compromettre sa personnalité ou ses relations avec lui.
  • Il ajustera son comportement et se rendra compte de votre amour pour lui.
  •   Stratégie du pourquoi : lorsque le parent ne comprend pas grand-chose du comportement de son enfant, il faut éviter de lire dans ses pensées.
    Il faut demander pourquoi, essayer de comprendre les motivations de ce comportement.
    Ses pensées ne doivent pas être gaspillées et votre compétence être dans l’interprétation : vous comprendriez mal, puis interpréteriez et agiriez en conséquence, ce qui aggraverait vos relations.
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  • Stratégie sans commandes: si vous voulez que votre enfant ait une personnalité positive, ne lui donnez pas d’ordres rigides. La solution est de remplacer les commandes par des questions. Au lieu de lui dire « Range ta chambre ! », dites plutôt : « Tu vas ranger ta chambre ? »
  • Stratégie d’écoute active: cela signifie écouter avec l’interaction des traits du visage et du langage corporel.
  • L’impression qu’a l’enfant de votre intérêt pour ce qu’il exprime aide à surmonter les tensions entre les parents et les enfant.
  • Stratégie récompensant les comportements positifs : c’est une méthode alternative de punition, son utilisation est importante.
  • cette stratégie consiste simplement à ne pas se focaliser sur le comportement négatif de l’enfant, sa tolérance et au-delà.
  • Il s’agit de récompenser un comportement positif.
  • Stratégie de choix : Si vous voulez que votre enfant se construise positivement, vous devez lui donner le droit de choisir et ne pas tout lui imposer.

La parentalité positive ne signifie pas que, d’un coup de baguette magique, la vie de famille deviendra rose et tranquille. Cela signifie que nous avons compris et que nous tentons d’appliquer les principes d’une relation saine et sans violence au quotidien.

La parentalité positive n’est pas du laxisme. C’est apporter à la fois structure et chaleur. C’est faire preuve d’empathie, se mettre à l’écoute des besoins des uns et des autres, chercher des solutions gagnant-gagnant, faire preuve de créativité, résister aux vieux automatismes autoritaires en gardant en tête que la paix dans le monde commence à la maison.

Être un parent bienveillant est vraiment une lourde tâche ! Ce n’est pas sortir des outils d’un chapeau pour faire obéir les enfants sans crier ; il s’agit d’incarner une philosophie au quotidien dans le respect de soi-même et des autres.

La relation parents-enfants est un système fait d’erreurs-corrections. Ce qui compte avant tout est de reconnaître nos erreurs, de nous excuser auprès de nos enfants, de nous reconnecter émotionnellement et d’envisager d’autres manières de faire pour les prochains cas similaires.

Nous détaillerons dans les prochains articles tous les points concernant l’éducation.

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